Fatigue professionnelle: augmentation du stress chez les avocats

Chez SHORE & Associés, nous remarquons la croissance du nombre de responsables dans le domaine juridique qui déclarent avoir besoin de prendre une pause ou rechercher un poste moins exigeant. La montée des niveaux de stress est attribuable à de multiples facteurs qui ont affecté les professions juridiques récemment. Nous sommes persuadés que la détection et la résolution proactive de ces problèmes peuvent y remédier.

Quand on étudie cette tendance, il est important d’être conscient des questions de santé mentale. L’Association du Barreau canadien a fait part en octobre 2024 des résultats d’une étude récente qui montre que les avocats ont le sentiment que, dans leur domaine professionnel, les problèmes de santé mentale s’accompagnent trop souvent de stigmatisation et sont perçus comme un signe de faiblesse. Les cabinets d’avocats et les départements juridiques au sein des entreprises doivent impérativement accorder la priorité au bien-être de leur personnel. N’oublions pas que la pérennité de la profession juridique dépend de la santé et de l’engagement de ses membres.

La première phase d’une étude de l’Université de Sherbrooke (Québec) avait mis l’accent en 2022 sur les niveaux inquiétants de détresse psychologique, de dépression, d’anxiété, d’épuisement professionnel et même d’idées suicidaires au sein de la communauté juridique, et ces conclusions ont fait l’objet d’un article du Magazine national ABC.

Parmi les différentes causes qui contribuent à ce constat alarmant, celle qui prédomine est la lourde charge de travail au sein de contentieux qui sont souvent à court de personnel, ce qui est accentué par les défis du recrutement juridique. D’autres facteurs cités comprennent de mauvaises communications internes et le manque de soutien de la part des gestionnaires, ainsi que l’insuffisance des outils de gestion et des ressources.

L’impact d’un environnement en pleine évolution ces dernières années

Depuis la pandémie, les pressions existantes sur les professionnels du domaine juridique n’ont fait que s’exacerber, ce qui conduit à des niveaux toujours plus élevés de stress et d’épuisement professionnel. Le passage au télétravail, l’effacement de limites claires entre vie professionnelle et vie privée et la nécessité de gérer de plus grandes équipes internes influencent cette situation. De plus, des questions plus complexes doivent être réglées à l’interne, comme la conformité aux exigences en matière de protection des renseignements personnels ainsi la mise en place de mesures de cybersécurité, notamment contre la fuite de données. L’article « Cinq tendances en droit des affaires », publié dans Les Affaires, mentionne que les avocats spécialisés en litige de cybersécurité représentaient, en 2023, le type de litige en plus forte croissance.

Traiter le problème

Faire face à cette crise exige une approche multiforme. Il ne s’agit pas seulement de réduire les heures travaillées ou d’essayer d’augmenter les effectifs. Il faut en outre créer un environnement de travail qui offre aux avocats le soutien nécessaire, la possibilité de s’épanouir et de s’exprimer franchement sur les pressions exercées sur leur santé mentale. Cela signifie, entre autres :

• Offrir les ressources nécessaires dans un contexte où les services juridiques font face à des demandes croissantes;
• Promouvoir la transparence dans les communications et des canaux de consultation dépourvus de jugement;
• Encourager l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée en offrant de vraies solutions;
• S’assurer de fournir un soutien en santé mentale facilement accessible.

Les effets du stress et de la frustration ne se limitent pas aux départements juridiques en entreprise

Il existe de nombreux petits cabinets ou des cabinets spécialisés qui comptent entre deux et dix avocats et qui se sont créés au cours des dix dernières années à Montréal. Ces nouveaux cabinets sont nés de l’esprit entrepreneurial et, parfois, de la frustration face à l’absence de progrès ou de changements dans certains autres cabinets.

Toutefois, diriger ces cabinets boutiques en démarrage occasionne maintenant de la pression liée à la bonne gestion des opérations (budgets, personnels, etc). Certains dirigeants cherchent une façon de ne plus être en position de leader ou envisagent même de fusionner leur cabinet avec d’autres. On voit des fondateurs solliciter des rôles alternatifs exempts de niveaux élevés de stress ou de contraintes liées au développement des affaires. En tant que conseillers en recrutement de professionnels juridiques, nous notons une augmentation sensible du nombre de demandes de recommandations et de soutien pour explorer les « prochaines étapes » de carrière. Parmi la communauté juridique montréalaise, pour ceux qui nécessitent de l’aide dans leur réorientation professionnelle et/ou avec leur stratégie de carrière à long terme, reconnaissent à quel point ils peuvent compter sur notre connaissance directe du marché, notre réseau de références confidentielles et notre engagement à les supporter dans leurs décisions.