Qu'est-ce qu'un chasseur de têtes?

Farah Van Vugt
Directrice, acquisition de talents professionnels | AURAY Talent

Cette profession est souvent méconnue et intrigante, mais ne laisse personne indifférent. Plusieurs auront l’occasion de croiser un chasseur de talent dans leur parcours professionnel. De quoi s’agit-il exactement?

Le métier s’est beaucoup transformé au fil du temps en raison des attentes et besoins des clients et candidats, des changements technologiques, des bouleversements du marché du travail, etc.

Les compétences relationnelles et communicationnelles: la clé du succès

La profession de recruteur professionnel est certes exigeante, mais aussi palpitante et enivrante pour quiconque l’exerce. Aucune école n’offre de formation sanctionnée pour développer des habiletés dans cette profession. La personne qui réussit dans cet écosystème est celle qui possède de multiples qualités et talents.

Il faut d’abord aimer les gens. Il s’agit d’un métier où nous avons à échanger avec plusieurs dizaines de personnes par jour. Les qualités comme la capacité de communication, l’écoute, la vulgarisation, le développement et le maintien des relations ainsi que l’établissement d’un lien de confiance avec des inconnus en l’espace de quelques minutes sont essentielles. Bref, les aspects relationnel et communicationnel sont assurément au cœur du métier.

Le sens des affaires: comprendre l’écosystème de l’entreprise

Le sens des affaires est également au centre de la profession. Le chasseur de têtes doit être en mesure de comprendre les postes pour lesquels il aura à recruter dans les différents domaines (privé, public, parapublic). Pour ce faire, il est fréquemment en relation avec ses clients, souvent de hauts dirigeants ou le conseil d’administration. Il doit saisir rapidement l’environnement, le secteur d’activité et les subtilités du rôle, les jeux de pouvoir internes, les stratégies d’entreprise, la culture et le climat organisationnel, les fonctions particulières, bref l’écosystème général. Sa compréhension fine des nombreux paramètres lui facilitera la tâche lors de ses recherches et approches.

La maîtrise des outils technologiques: rester à la pointe de l’innovation

La maîtrise des outils technologiques est importante de nos jours. Les plus vieux se souviendront de l’époque où nous devions franchir l’étape du téléphoniste pour accéder à la personne visée. Cette ère est révolue; les années 2000 ont été le théâtre d’une transformation fulgurante avec l’arrivée des plateformes spécialisées (LinkedIn et autres), des intégrateurs de recherches, de l’intelligence artificielle, etc. Le chasseur de têtes doit demeurer à l’affût de nouvelles technologies qui lui permettent d’accélérer son repérage et sa prise de contact avec ses candidats potentiels.

Les capacités d’analyse et d’évaluation: trouver le bon candidat

Ne négligeons pas les capacités d’analyse et d’évaluation. Dans ses recherches, le chasseur de têtes pourrait parler avec plusieurs dizaines de personnes, voire des centaines à l’occasion, pour des mandats à difficulté élevée. Sa capacité à déterminer et à évaluer les qualités d’un candidat n’est pas donnée à tout le monde, surtout lorsque nous évaluons le courage managérial, la vision, le sens politique et stratégique. Ses qualités que les bons gestionnaires possèdent ne sont pas écrites dans son profil ni dans son curriculum vitæ. Seuls des entretiens nous permettent de déceler ses critères et de pouvoir juger de la compatibilité entre les requis du client et notre évaluation. Des qualités pour mener des entretiens efficaces sont indispensables.

La vente: susciter l’intérêt des candidats passifs

Un autre aspect essentiel du métier de chasseur de têtes est la vente. Lorsqu’un besoin s’est manifesté auprès d’un client, le chasseur de têtes fait des approches, tel un vendeur. Il qualifie et évalue des candidats potentiels dans son réseau de contacts et, lorsqu’il juge qu’une adéquation potentielle (un match) est réelle entre les besoins primaires du client et un candidat, la finesse avec laquelle il pourra vendre l’opportunité à un candidat souvent passif déterminera son succès ou pas. Il faut susciter l’attention du candidat tout en écoutant ses besoins et ses irritants. Souvenez-vous que le chasseur de têtes s’est imprégné aux premières étapes du processus et de l’ensemble des ingrédients de l’organisation. Il doit maîtriser son sujet et être un fier ambassadeur du projet. C’est le compliment suprême lorsqu’un candidat nous demande « Avez-vous déjà travaillé pour l’organisation? » tellement nous lui faisons vivre une expérience lors de la présentation du défi.

Comme vous avez pu le constater, le métier de chasseur de têtes est complexe et demande du doigté à chacune des étapes du processus. Chaque mission est différente et comporte ses particularités. C’est un défi continuel. Au long de toutes les étapes, il ne faut surtout pas oublier de créer une expérience candidat et une expérience client positives à la hauteur des attentes des parties.

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